Lelieu se situe au 21 avenue Gabriel-PĂ©ri Ă  La Courneuve (ancien cinĂ©ma L'Étoile). Ses missions Il s’agit de bĂątir un projet visant Ă  encourager, dĂ©velopper et valoriser les pratiques culturelles du territoire, un espace de rencontre Ă  travers la pratique artistique, la crĂ©ativitĂ©, et la convivialitĂ© pour les habitants.
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Bienvenuesur la place de la FraternitĂ©, rebaptisĂ©e «camping 4000», le bivouac sauvage de La Courneuve. Vendredi midi sous un soleil de plomb, femmes, hommes et enfants se ruent sur le dĂ©jeuner : trois morceaux de poulet noyĂ©s sous du riz froid, la bassine posĂ©e Ă  mĂȘme le sol. «On bouffe ce qu’on veut bien nous donner», lĂąche Bakari.
FESTIVAL RENCONTRE DES JONGLAGES 14Ăšme Ă©dition ! Tour Ă  tour reportĂ©e, adaptĂ©e en parcours professionnel en avril dernier, La Rencontre des Jonglages revient Ă  La Courneuve les 10, 11 et 12 septembre pour une Ă©dition enfin ouverte au public Une belle occasion pour vous prĂ©senter notre nouvelle identitĂ© visuelle signĂ©e par l'illustrateur Thomas Brosset DĂšs aoĂ»t 2021, retrouvez Ă©galement notre programmation chez nos partenaires de longue date mais aussi des propositions inĂ©dites portĂ©es avec de nouveaux complices au campus Condorcet et au Samovar. CƓur de festival Ă  Houdremont centre culturel, La Courneuve 10, 11 & 12 Septembre 2021 BILLETTERIE MISE EN LIGNE FIN AOÛT 2021 ! 10 septembre Rencontres professionnelles - Gratuit SĂ©minaire revue & Table ronde Revue Jonglages Table ronde en partenariat avec ARTCENA Prix SACD et PrĂ©sentation de projets de 9h00 Ă  18h00 - CinĂ©ma L'Etoile, La Courneuve Piti Peta Hofen Show - PPH show - Gratuit Los Putos Makinas - Cie LPM 19h15 - Devant MĂ©cano, La Courneuve S’assurer de ses propres murmures - 3€ > 12€ Collectif Petit Travers 20h30 Babil Sabir Cinq - 3€ > 12€ 22h15 11 septembre Mellow Yellow - Gratuit TBTF To Busy To Funk 14h00 & 17h00 - Place de la FraternitĂ© Tangled drops – work in progress - Gratuit Was Ist Das – Jörg MĂŒller 15h00 & 19h00 Plateau partagĂ© Samovar & Maison Des Jonglages - 3€ > 12€ Cie Frutillas Con Crema & Les ComplĂ©mentaires / Basile Forest & Collectif Nous Deux 15h30 Mousse - Gratuit Cie Scratch 17h40 Cthulhu - Prototype - 3€ > 12€ / Laurent Chanel 18h45 Àndre - 3€ > 12€ La Belle JournĂ©e 21h00 ELLA - 3€ > 12€ La Dame Blanche 22h15 12 septembre Bounce Back - Gratuit Kivuko Compagnie – Christina Towle 13h15 - Place de la FraternitĂ© MURA - Gratuit Cie Equidistante 14h30 & 16h45 - DĂ©ambulation MatiĂšres Évolutives - 3€ > 12€ Compagnie Nushka 16h45 MĂ©lanie et Perrine - Out Play - Gratuit Collectif Impatience - Perrine Mornay 18h15 - AllĂ©e Renoir Plateau Petits Moyens Formats - 3€ > 12€ EDO Cirque & LĂ©o Rousselet & Nino Wassmer 19h30 Made_In - 3€ > 12€ Subliminati Corporation 21h30 Autour des spectacles Des ateliers pour toutes ! DĂ©couvrez la jongle Des ateliers de jonglage sont proposĂ©s tout au long du festival, pour petits et grands, par HervĂ© Paugam. Venez vous initier Ă  cette discipline en toute gratuitĂ© ! Samedi 11 & Dimanche 12 septembre de 14h00 Ă  18h00 sur la place de la FraternitĂ©. Fabriquez le dĂ©cor. L’inventive artiste plasticienne CĂ©cile Rolland signe la scĂ©nographie du festival pour une nouvelle Ă©dition. Durant le festival, elle vous proposera de rĂ©aliser vos propres affiches ou t-shirts Ă  travers un atelier de sĂ©rigraphie. Samedi 11 & Dimanche 12 septembre de 14h00 Ă  18h00 sur la place de la FraternitĂ©. Jouez sans frontiĂšres. L’association Jeux propose une initiation Ă  des jeux traditionnels africains et asiatiques qui vous feront voyager, et nous rĂ©serve d’autres surprises. Samedi 11 & Dimanche 12 septembre de 14h00 Ă  18h00 sur la place de la FraternitĂ©. Forum des associations une rentrĂ©e en signe de sortie de crise sanitaire et l’occasion pour la ville de La Courneuve de proposer de mutualiser des Ă©vĂ©nements. C’est ainsi que le forum des associations de la ville se dĂ©roule le samedi 11 septembre sur la place de la FraternitĂ© parallĂšlement Ă  la Rencontre des Jonglages. Samedi 11 septembre de 14h00 Ă  18h00 sur la place de la FraternitĂ©. Pratiques ludo-sportives Ateliers de foot, basket freestyle et hula hoop assurĂ©s par les artistes Ilyes Medallel, Charly Melloul et Lila Chupa Hoops. Dimanche 12 septembre de 14h30 Ă  16h15 sur la place de la FraternitĂ©.
Placede la FraternitĂ© Vous cherchez autre chose ? Tous les jours du lundi au vendredi de 8h30 Ă  12h et de 13h30 Ă  17h. FermĂ© le samedi matin. L'entrĂ©e aprĂšs 17h se fait cĂŽtĂ© Parc Jean-Moulin. Du lundi au vendredi de 8h30 Ă  12h00 et de 13h30 Ă  17h30 : fermeture des portes ÂŒ avant. Fermeture au public le mardi matin.
Sur cette page, vous pouvez trouver une carte de localisation, ainsi qu'une liste des lieux et des services disponibles sur ou Ă  proximitĂ© Villa de la FraternitĂ© HĂŽtels, restaurants, installations sportives, centres Ă©ducatifs, distributeurs automatiques de billets, supermarchĂ©s, stations d'essence et Ă  proximitĂ© Villa de la FraternitĂ©S'il vous plaĂźt cliquer sur la case situĂ©e Ă  gauche du nom du service pour afficher sur la carte l'emplacement des services sĂ©lectionnĂ©s. Filtrer par catĂ©gorie HĂ©bergementAuberge - 950m-Rue des PrĂ©voyantsAutomobileParking - 536m-RĂ©paration de voitures - 937mPoint S CityRue HĂ©lĂšne Cochennec 93300 AubervilliersBanques et FinancesBanque - 945mSociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale59 Avenue Jean JaurĂšsATM - 980m-Place du 8 Mai 1945ReligieuxLieu de culte - 700mUnion des Organisations Islamiques de France muslim20 Rue de la PrĂ©vĂŽtéÉducationÉcole - 646mÉcole maternelle Paul Doumer2 Rue Paul Doumer 93120Maternelle - 523mCrĂšche DĂ©partementale Jean JaurĂšs110 Avenue Jean JaurĂšsShoppingMarchand de journaux - 961mPresse des 4 RoutesPlace du 8 Mai 1945Boulangerie - 1052mViennoiserie des 4 RoutesPlace du 8 Mai 1945SupermarchĂ© - 920mCarrefourAvenue Paul Vaillant Couturier Heures d'ouverture Mo-Sa 0800-2000; Su 0900-1230blanchisserie - 936m-Boulevard Édouard VaillantBoucherie - 963m-Avenue Paul Vaillant CouturierÉpicerie - 1163mDamas OrientaleRue HĂ©lĂšne CochennecLes Chaussures - 964m-Avenue Paul Vaillant CouturierOpticien - 962m-Avenue Paul Vaillant Couturiernettoyage Ă  sec - 900m-Galerie GM4Sports et LoisirsAthlĂ©tisme - 907m-Football - 813m-Tennis - 720m-Rue de la PrĂ©vĂŽtĂ©football amĂ©ricain - 486m-Basketball - 919m-Aliments et BoissonsRestaurant - 964m-Rue Anatole FranceFast Food - 949mbfcRue des PrĂ©voyantsCafĂ© - 942m-Boulevard Édouard VaillantBar - 1325mLe Bar BleuRue HĂ©lĂšne CochennecSoins de SantĂ©Pharmacie - 374mPharmacie PrincipaleAvenue Jean JaurĂšsDocteur - 879m-Rue des PrĂ©voyantsDentiste - 955m-Avenue Paul Vaillant CouturierServices Publics et SociauxPoste - 1096mLa Courneuve Quatre-Routes - La Poste1 Avenue LĂ©nine 93120 TĂ©lĂ©phone 3631 Heures d'ouverture Mo-Fr 0830-1900; Sa 0800-1230; PH off; 2021 Jun 24-26,2021 Jun 28 offCase postale - 545m- - La PosteRue de la TrĂ©filerieMairie - 572mSalle de QuartierRue des PrĂ©voyantsTransportParking VĂ©lo - 315m-Avenue Jean JaurĂšsGare routiĂšre - 1018mLa Courneuve - 8 Mai 1945Avenue Paul Vaillant CouturierAutresRecyclage - 639m-Rue Alfred Jarrysport-soccer;basketball;handball - 753m-Distributeur automatique - 999m- - RATPAvenue Paul Vaillant CouturierBanc - 1282m-Rue ChabrolRues adjacentesListe des rues et des places connectĂ©es avec Villa de la FraternitĂ©Avenue Jean JaurĂšs
29aoĂ»t 2010, LA COURNEUVE - France Le 08 Juillet 2010 des familles africaines ont Ă©tĂ© expulsĂ©es des locaux qu'elles occupaient Ă  La Courneuve. Ces bĂątiments seront dĂ©truits dans le cadre d'un plan de rĂ©novation de la ville. Or les familles, payaient tous les mois des "indemnitĂ©s" Ă  l’office des HLM du 93.
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Informationsde Place de la Fraternité Route à Grand Est. Place de la Fraternité, 51350 Cormontreuil, France. Obtenir un itinéraire. Fuseau horaire: Europe/Brussels Latitude: 49° 12' 54.3758" N Longitude: 4° 03' 3.1835" E
Place de la FraternitĂ©, Ă  La Courneuve, 10 heures du matin. Les femmes se mettent Ă  la cuisine sur des rĂ©chauds de camping, pendant que les hommes discutent, un peu plus loin. © RĂ©mi Ochlik En plein cƓur de la citĂ© des 4 000, aux portes de Paris, 80 familles de travailleurs squattent la rue depuis le mois d'avril. [Alors que nous publions ce reportage sur le site, ces familles sont en cours d'Ă©vacuation, comme l'a ordonnĂ© le tribunal administratif de Montreuil, mercredi dernier] Autour de la vieille table en bois rĂ©cupĂ©rĂ©e, Adama, Sendou et Djouladje parlent d’une voix qui monte progressivement dans les aigus, avec un dĂ©bit rapide, musical, rocailleux. Ils usent d’un français Ă  eux, Ă  la fois vĂ©loce et un peu cassĂ©. Il est 11 heures et tous ont travaillĂ© la nuit derniĂšre, comme vigile, livreur ou homme de mĂ©nage. Les femmes, ce matin discrĂštes et peu bavardes, Ă©coutent, amusĂ©es, tandis que les gamins, sourires Ă©dentĂ©s, chahutent avec leurs jouets cassĂ©s. Le soleil automnal nous rĂ©chauffe, l’air est n’est pas encore le moment de dĂ©jeuner, mais dĂ©jĂ  les mains plongent dans les boĂźtes en plastique qui servent de plats, grappillant du bout des doigts des morceaux d’omelette et de bananes plantains ­grillĂ©es. On mange avec les mains, ­expliquent les hommes, car lorsqu’elles se touchent, on renforce nos liens d’amitiĂ©. » Mais on nous avertit Toujours avec la droite. La gauche, c’est pour s’essuyer les fesses ! » La bande s’esclaffe, le rire se rĂ©pand. Ici, assure Adama, on partage tout. La nourriture, les corvĂ©es, les soucis, mais aussi la bonne humeur ! » La place de la FraternitĂ© oĂč ces Africains bivouaquent clandestinement depuis six mois, porte bien son nom. La suite aprĂšs cette publicitĂ© Le 18 avril dernier, Adama et les autres, en tout quatre-vingt-sept hom­mes et femmes, pour la plupart ivoiriens, se sont installĂ©s dans un campement de fortune au cƓur de la citĂ© des 4 000 Ă  La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Un quartier difficile, majoritairement constituĂ© de logements sociaux, lourd de misĂšre humaine, gangrenĂ© par le trafic de drogue. Une trentaine de tentes ont Ă©tĂ© plantĂ©es devant le Centre municipal de la santĂ©. L’histoire remonte Ă  l’étĂ© 2010 dĂ©but juillet, la tour Balzac est Ă©vacuĂ©e puis dĂ©molie. Cent quatre-vingt-six personnes se retrouvent sans domicile et s’entassent alors dans des hĂŽtels de marchands de sommeil. Pendant neuf mois, l’Etat dĂ©pense presque 2 000 euros par mois et par famille. La suite aprĂšs cette publicitĂ© On est salariĂ©s, on paie des impĂŽts, on veut une adresse»Une solution coĂ»teuse et Ă©phĂ©mĂšre en avril 2011, une trentaine de personnes – selon la mairie – sont relogĂ©es, les autres retournent Ă  la rue. Le squat recommence. Djeneba, l’un des cinq dĂ©lĂ©guĂ©s du camp, affirme On n’a pas eu le choix. » Tous gardent le drame Ă  distance. Tous ont espoir de voir la situation changer. Car la plupart travaillent. Adama soutient On ne rĂ©clame pas la charitĂ©, on ne souhaite pas ĂȘtre Ă  la charge de la France, on veut participer. On est salariĂ©s, on paie des impĂŽts, on veut juste une adresse. » Ni la mairie, submergĂ©e par les demandes, ni la prĂ©fecture, qui en est responsable, n’a trouvĂ© de solution. A Neuilly, le problĂšme aurait Ă©tĂ© rĂ©glĂ© en deux jours, lĂąche ­Nabiha Rezkalla, adjointe Ă  la mairie et habitante du quartier. A La Courneuve, on a 58 % de logements sociaux. On aimerait les aider, mais on ne peut plus. Il y a des centaines de gens qui attendent depuis des annĂ©es. » Elle reprend Il faudrait rĂ©cupĂ©rer l’argent des amendes des villes qui n’ont pas les 20 % de logements sociaux obligatoires. On en ferait bon usage ! Maintenant, c’est Ă  l’Etat de prendre ses responsabilitĂ©s. Nous, on est impuissants. »Vendredi, 5 h 40 du matin. BagatĂ©, 42 ans, s’habille dans sa tente encombrĂ©e par ses affaires, son sac de couchage, ses couvertures. Son corps mince et long est pliĂ© en deux. BagatĂ© vit seule, son compagnon l’a quittĂ©e lorsqu’elle s’est retrouvĂ©e sans toit. AprĂšs une nuit de mauvais sommeil, elle a des petits yeux, un peu rouges. On dort mal, les gens parlent trĂšs tard le soir, c’est difficile de s’endormir avec le brouhaha », explique-t-elle de sa voix douce, presque inaudible. DerriĂšre elle, sa voisine prie. Elle se prosterne sur le tapis en louant le nom d’Allah dans un souffle saccadĂ©. Il fait nuit noire. BagatĂ© se dĂ©barbouille avec une lingette, prend son sac Ă  main en ­simili cuir et enfile sa veste couleur crĂšme. Elle est femme de mĂ©nage et ­cumule trois boulots deux le matin, un le soir, seul moyen de survivre. La suite aprĂšs cette publicitĂ© La suite aprĂšs cette publicitĂ© Elle quitte le camp endormi. Une dizaine de personnes sont dĂ©jĂ  parties avec le premier RER B de 5 h 15. BagatĂ© prend celui de 6 h 11. Direction Denfert-­Rochereau, puis deux changements dans le mĂ©tro. Une heure de voyage tous les matins pour arriver dans le XVe arrondissement de la capitale. Sur ce long trajet, elle nous dit qu’elle ne dort pas dans les transports et qu’elle s’imaginait une autre vie en France, un quotidien moins dur ». Son regard est rĂȘveur ; ses sourires, rares. Elle nous parle de sa fille restĂ©e en CĂŽte d’Ivoire, oĂč BagatĂ© travaillait dans le commerce. Elle s’appelle Rakoa, continue la maman. Son pĂšre n’a pas voulu qu’elle m’accompagne. Cela fait neuf ans que je ne l’ai pas vue. Elle a 20 ans aujourd’hui. » Puis On communique. Je reçois des photos, des lettres, je l’ai au tĂ©lĂ©phone aussi. Un jour, j’y retournerai. Je l’espĂšre. » Il y a sept mois, BagatĂ© a Ă©tĂ© rĂ©gularisĂ©e, un soulagement. Pour la premiĂšre fois, elle semble heureuse J’attendais ce moment depuis mon arrivĂ©e en France le 10 avril 2002. » Entre deux stations, elle nous raconte ses projets Ma demande de formation dans la restauration a Ă©tĂ© acceptĂ©e. » Reste Ă  trouver un logement. Sans, c’est trop difficile, je ne me sens pas capable. »Dans le camp, Ă  notre retour, vers 9 h 30, presque tout le monde est levĂ©. BagatĂ© croise Aboubakar, leur porte-parole, un grand bonhomme, des Ă©paules larges et un visage dur taillĂ© Ă  la serpe. Il part travailler. Lui aussi rĂ©gularisĂ©, il est cuisinier dans un grand restaurant des Champs-ElysĂ©es. C’est lui qui gĂšre les relations avec les associations, l’ambassade, la prĂ©fecture. Il craint l’hiver et les tempĂ©ratures nĂ©gatives. Les enfants ne rĂ©sisteront pas », dit-il. Une odeur piquante de la cuisine aux Ă©pices et Ă  l’huile de palme se rĂ©pand. Les rĂ©chauds de camping servent de cuisiniĂšre. Dans les marmites, des ragoĂ»ts avec des queues de bƓuf, des tĂȘtes de poissons, du riz et de la purĂ©e. A cĂŽtĂ©, d’anciens pots de peinture servent de rĂ©serves d’eau, utiles pour cuisiner et se coquette pour oublier que l'on dort dehors»A notre passage, deux femmes, des bandeaux dans les cheveux, se redressent avec un sourire en coin, hochent la tĂȘte et recommencent Ă  frotter, avec leurs mains fines et ridĂ©es, des vĂȘtements gorgĂ©s de lessive. Massou, en boubou couleur moutarde, court se doucher au centre de Protection maternelle infantile PMI. Massandje, 26 ans, la talonne. Dans sa trousse de toilette un gel douche fruitĂ©, une Ă©ponge rose et une petite serviette orange. Le minimum pour la toilette. DerriĂšre, une habitante se maquille dans l’ombre, assise en tailleur devant sa tente ouverte. Du mascara sur les yeux, une touche de blush et du gloss. Rester coquette est important pour oublier que l’on dort ­dehors », nous dira Massandje, assistante dans une sociĂ©tĂ© Ă  Paris. Ses ongles sont parfaitement manucurĂ©s. Elle porte de grosses boucles d’oreilles argentĂ©es. On doit ĂȘtre propre pour le travail mais aussi pour le moral, poursuit-elle. On ne sait pas quand on va partir d’ici. Si on se laisse aller, c’est terminĂ©. » Elle confiera vouloir un enfant, mais pas dans ces la place, ­Khaladji vient de terminer sa nuit de travail il est livreur. Assis sur le banc Ă  l’ombre, le tĂ©lĂ©phone dans une main, il prend une cigarette de l’autre, l’allume, puis recrache la fumĂ©e sur le cĂŽtĂ© avant d’aller se coucher. Devant lui, les chiens des vigiles, attachĂ©s aux arbres, aboient. Nahoua n’y prĂȘte pas attention, elle coupe ses Ă©pis crĂ©pus avec un couteau de cuisine. Dimanche, elle ira se faire des longues tresses. Ibrahim, son fils, tout juste 13 mois, renverse son lait sur le sol en bĂ©ton qui colle aux semelles. Trois rats viennent lĂ©cher la flaque. En face, devant une tente qui fait office de mosquĂ©e, Djouladje joue au maĂźtre d’école avec Adja, 12 ans, en cinquiĂšme, et lui fait rĂ©viser l’accord du participe passĂ©. Avant d’apprendre les mathĂ©matiques, tu dois maĂźtriser parfaitement le français », lui squatteur ­balaie les dĂ©chets et les feuilles. Une des corvĂ©es quotidiennes. Autour, les ­passants restent mĂ©dusĂ©s du spectacle de ce village africain. Parfois attristĂ©s. Souvent excĂ©dĂ©s par les nuisances et les conditions sanitaires dĂ©sastreuses. Jamais insensibles. InstallĂ© sous un arbre, sur les bancs en bois, un groupe d’hommes Ă©voque le bled », la CĂŽte d’Ivoire, la politique, Sarkozy, la circoncision, l’excision. Et l’amour. Djouladje, la trentaine passĂ©e, cherche une femme, une Ă©pouse dont il serait fou amoureux ». Car l’amour, il en est persuadĂ©, c’est d’abord par le regard. Ensuite, c’est avec les mots. » Il a une silhouette longiligne, de longues mains. Un visage anguleux, des yeux rieurs et de grandes oreilles. Il porte une veste de costume anthracite Ă©paisse et chaude, un jean brut et des sandales usĂ©es. Ses amis le taquinent, l’appelle François Mitterrand ».Djouladje sourit, il regrette que la France ait oubliĂ© l’élĂ©gance du costume ». Je lui dis qu’il est romantique, fleur bleue. Djouladje sourit encore. Il rĂ©pond avec une ­sincĂ©ritĂ© touchante J’essaie de faire bonne figure. Mais quelle femme voudrait d’un homme qui vit sous une tente, qui n’a pas de quoi se laver tous les jours, qui n’a pas de toilettes, qui n’a pas de vie digne ? Aucune. On peut rĂȘver, mais la rĂ©alitĂ© nous rattrape je ne suis pas fiable, je vis dans un camp dans des conditions dĂ©sastreuses et humiliantes. Personne ne peut tomber amoureux d’un homme comme moi. Quand on me voit ici, on ne peut que me refuser. » ­Silence. D’un ton lĂ©ger, Sendou plaisante Dieu a dĂ©jĂ  signĂ© pour notre logement. Il ne reste plus que la signature de Sarkozy. » Les ­sourires reviennent. L’espoir de changer de vie aussi. © Quelle que soit la tempĂ©rature, pour Nahoua, 30 ans, le savonnage est obligatoire. Photo RĂ©mi Ochlik
3La Courneuve, Camp des expulsés de la barre Balzac : Depuis le 16 Avril, une centaine de personnes, et familles campent sur la place de la «Fraternité», à la Courneuve. Elles avaient été expulsées début juillet 2010, puis aprÚs une évacuation violente de leur campement, le 21 juillet, avaient été finalement hébergées par l
Quatre-vingt familles originaires de CĂŽte d'Ivoire campaient depuis le mois d'avril en plein cƓur de la citĂ© des 4 000. La plupart ont des papiers, un travail, mais sont dans l'incapacitĂ© de trouver un logement. TĂŽt ce matin, les nomades de la Courneuve ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s de la place de la FraternitĂ©. Le reportage d'Emilie Blachere publiĂ© jeudi 3 novembre dans notre magazine trouve ici une conclusion abrupte qui laisse en suspens le sort de ces SDF malgrĂ© eux photos RĂ©mi Ochlik. 1/13 Quatre-vingt familles originaires de CĂŽte d'Ivoire campaient depuis le mois d'avril en plein cƓur de la citĂ© des 4 000. La plupart ont des papiers, un travail, mais sont dans l'incapacitĂ© de trouver un logement. TĂŽt ce matin, les nomades de la Courneuve ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s de la place de la FraternitĂ©. Le reportage d'Emilie Blachere publiĂ© jeudi 3 novembre dans notre magazine trouve ici une conclusion abrupte qui laisse en suspens le sort de ces SDF malgrĂ© eux photos RĂ©mi Ochlik. © 2/13 Pour Ibrahim, 13 mois, c’est l’heure de la douche. Quelle que soit la tempĂ©rature pour Nahoua, 30 ans, le savonnage est obligatoire. © 3/13 Dans la tente commune transformĂ©e en mosquĂ©e, une des occupantes fait sa priĂšre. La majoritĂ© d’entre eux sont musulmans. © 4/13 Etre propre, le premier dĂ©fi de la journĂ©e. Avec de simples lingettes pour les hommes. Avec des douches au centre maternel infantile pour les femmes et les enfants. © 5/13 La plupart d’entre eux travaillent. Goausou est vigile, il travaille de nuit avec son chien Bobby. Il prend le bus Ă  18h pour aller sur son lieu de travail. © 6/13 SĂ©ance coiffure et dĂ©tente pour les femmes du camp. Pour rester coquette et oublier que l’on dort dehors ». © 7/13 AbouBakar, porte-parole de la communautĂ©, travaille comme 3e cuisinier dans une grand restaurant parisien sur les Champs-ElysĂ©es. © 8/13 Aboubakar pendant une pause sur son lieu de travail. © 9/13 Le soir sur le camp. Quelques minutes avant que Kader, 6 mois s’endorme. Il est nĂ© le 15 avril dernier. © 10/13 Dans la tente commune, on attend avec angoisse la dĂ©cision du tribunal. © 11/13 Lundi 7 novembre, au petit matin, alors que les enfants sont partis Ă  l’école et que certains occupants travaillent, le camp est Ă©vacuĂ© par des policiers municipaux et des gendarmes mobiles. © 12/13 Nahoua et Ibrahim, 13 mois, devant leurs tentes dĂ©pecĂ©es. Ils ont tout perdu. © 13/13 Les squatteurs sont emmenĂ©s dans des bus. Les papiers sont contrĂŽlĂ©s. Certains iront Ă  l’hĂŽtel, les autres doivent trouver un logement pour dormir cette nuit. Un retour volontaire est proposĂ© aux personnes en situation irrĂ©guliĂšre. © Contenus sponsorisĂ©s
Coeurde festival du 10 au 12 septembre à Houdremont et sur la place de la Fraternité. Billetterie . Enfin la 14 e édition ! Un festival unique en Europe, un panorama de la création jonglée en espace public et en salle. Tour à tour reporté adapté en parcours professionnel en avril dernier, le festival Rencontre des Jonglages revient à La Courneuve les 10, 11 et 12 septembre pour une
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 2031 Le comité de soutien et de lutte des expulsés de la Barre Balzac appelle à un rassemblement mercredi 27 avril 2011 à 18 heures place de la Fraternité A la Courneuve Ci-dessous, l'affiche de soutien aux Expulsés de la Courneuve - Occupants de la Fraternité, Partager cet article Repost0 AGEN commenter cet article 
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