LePorche du mystĂšre de la deuxiĂšme vertu, Charles PĂ©guy, Ă©d. Gallimard, coll. NRF, 1941, p. 15. Facebook . Twitter. WhatsApp. Image “Le monde est plein d'honnĂȘtes gens. On les reconnaĂźt Ă  ce qu'ils font les mauvais coups avec plus de maladresse.” ― Charles PĂ©guy. Facebook. Twitter. WhatsApp. Image “Flatter les vices du peuple est encore plus lĂąche et plus sale que de flatter Donnez-moi le nom que vous m?avez toujours donne, Parlez-moi comme vous l?avez toujours fait, N?employez pas un ton solennel ou triste, Continuez a rire de ce qui nous faisait rire ensemble, Priez, souriez, pensez a moi, Que mon nom soit prononce comme il l?a toujours ete, Sans emphase d?aucune sorte, sans trace d?ombre, La vie signifie tout ce qu?elle a toujours signifie, Elle est ce qu?elle a toujours que nous etions les uns pour les autres, Nous le sommes fil n?est pas coupe, Simplement parce que je suis hors de votre vue EN SAVOIR PLUS >>> LA MORT N'EST RIEN CHARLES PEGUY - POESIE-ACTION Je suis juste passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© - La mort n'est qu'un passage Charles Peguy Imre KertĂ©sz 1929-2016, l’Holocauste comme culture Une vie, une Ɠuvre France Culture Le Passage - ACTUALITES YouTube [RARE] Charles PÉGUY – La solitude du juste DOCUMENTAIRE, 1973 LA MORT N'EST RIEN CHARLES PEGUY - POESIE-ACTION Image source Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, Parlez-moi comme vous l’avez mort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© Je suis juste passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© - Image source La mort n'est rien, je suis seulement passe, dans la piece a cote La mort n'est qu'un passage Charles Peguy ? Charles Peguy ? ? Dans notre coeur, les etres aimes disparus a jamais MESSAGE IMPORTANT Bonjour, Dans ce blog il n'y a que mes envies de beautes, de partages de mes balades et de mes suis seulement passe dans la piece a sont juste de l'autre cote du chemin et souvent pres de nous, des l'instant ou on pense a de l'autre cote du chemin. ? Merci a mon amie Sonia pour cette superbe nous le prouve et aujourd'hui plus que jamais ce message s'avere ce beau texte aider ceux qui sont dans la tristesse du moi je suis si maheureuse et toujours triste mort egal separation que je ne supporte une eau que les je Bienvenue dans nos moments de vie signifie tout ce qu'elle toujours ete. LA MORT N'EST RIEN. Imre KertĂ©sz 1929-2016, l’Holocauste comme culture Une vie, une Ɠuvre France Culture Le Passage - ACTUALITES Ouvre-toi sans peur aucune et dans une totale est r?elle, les bulles sont ?ph?m?res; elles s??l?vent hors de l?eau, puis y Utiles Nos Prestations Aide aux personnes endeuill? le P?re, le Fils et le Saint-Esprit soient avec toi maintenant et toujours et qu?ils gardent dans l?esp?rance ceux qui restent J?sus Christ te d?livre, lui qui est mort sur la croix pour et eau ne s?offensent pas l?une l?autre, Vie et mort sont belles tour ? tu pouvais voir se d?rouler sous tes yeux les horizons et les champs ?ternels, les nouveaux sentiers si c'?tait un d?part Pour un nouveau comme vous l'avez toujours fait Ne changez rien au ton Ne prenez pas un air solennel ou que nous ?tions les uns pour les autres Nous le sommes toujours. 7 magnifiques poĂšmes sur la mort d'un ĂȘtre cher. YouTube PriĂšre du PoĂšte Charles PĂ©guy. Image source Ok Recevez la newsletter de Happy End Je suis un particulier Je suis un professionnel J'ai lu et j'accepte la politique de confidentialite des mon nom soit prononce a la maison comme il l?a toujours suis seulement passe dans la piece a sur l?attribution de ce texte a Charles Peguy IMPRIMER Navigation des articles La petite esperance tous les textes Survivre Suivez-nous sur Inscrivez-vous a notre newsletter Je suis un particulier Je suis un professionnel J'ai lu et j'accepte la politique de confidentialite des le nom que vous m?avez toujours donne Parlez-moi comme vous l?avez toujours vous continuez a utiliser ce dernier, nous considererons que vous acceptez l'utilisation des affirmez avoir pris connaissance de notre politique de vie signifie tout ce qu?elle toujours emphase d?aucune sorte, sans aucune trace d? de rire de ce qui nous faisait rire que j?etais pour VOUS AIMEREZ AUSSI Soigner sa gorge avec des ingredients naturels . 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Etainsi rien ne vaut le Français dans la croisade. Peuple, les peuples pharisiens te disent lĂ©ger. Parce que tu es un peuple vite. Tu es arrivĂ© avant que les autres soient partis. À un jour prĂšs, mais le samedi comme aujourd’hui, vigile et jeĂ»ne, il est mort Ă  Villeroy, entre Meaux et Dammartin, dans la bataille de l’Ourcq, ce petit homme de France, qui avait tant de vertu, Charles
ï»żBibliothĂšque publique d’information – notre rĂ©ponse du 10/21/2005. ActualisĂ©e le 26/04/2021 © via WikimĂ©dia Commons Charles PĂ©guy 1873 – 1914 Ă©tait un poĂšte français du XXĂšme siĂšcle. Son Ɠuvre, multiple, comprend des piĂšces de théùtre en vers libres, comme Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1912, et des recueils poĂ©tiques en vers rĂ©guliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame 1913, d’inspiration mystique, et Ă©voquant notamment Jeanne d’Arc,Parmi ces Ă©crits, Charles PĂ©guy y aurait-il Ă©crit la mort n’est rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© ? Sur le site créé par L’AmitiĂ© Charles PĂ©guy, afin de faire redĂ©couvrir cet Ă©crivain, mentionne dans un article que le poĂšme La mort n’est rien », souvent attribuĂ© Ă  Charles PĂ©guy n’a en fait pas Ă©tĂ© Ă©crit par ce dernier. Extrait Le texte intitulĂ© La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsĂšques. C’était ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui n’est en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy n’aurait donc pas Ă©crit La mort n’est rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. ».Extrait En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy n’est pas l’auteur de ce texte. En serait-il un simple traducteur » comme on peut le lire sur certains forums ? Impossible, PĂ©guy n’était pas Ă  Londres le 15 mai 1910 lorsque ces mots Death is nothing at all » ont Ă©tĂ© prononcĂ©s. Par ailleurs, il est mort en 1914, alors que le texte n’a Ă©tĂ© publiĂ© pour la premiĂšre fois qu’en 1919, dans un ouvrage appelĂ© Facts of the Faith aux Ă©ditions Longmans, Green & Co Ă  Londres, comme nous l’a confirmĂ© Joseph Wisdom, actuel responsable de la bibliothĂšque de la CathĂ©drale St Paul. » VĂ©ritable auteur de ce vers Henry Scott Holland thĂ©ologien, Ă©crivain et chanoine britannique, prononce ces mots extraits de son sermon Death the King of Terror, le 15 mais 1910, Ă  la cathĂ©drale Saint-Paul de Londres 9 jours aprĂšs le dĂ©cĂšs du roi Édouard Blog, Princes et princesses d’Europe Biographies de Charles PĂ©guy PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourd’hui souvent mĂ©connu. Le but de ce site, créé par l’AmitiĂ© Charles PĂ©guy, est prĂ©cisĂ©ment de faire redĂ©couvrir cet Ă©crivain et de prouver – avec vous et grĂące Ă  vos contributions – qu’il n’appartient pas au passĂ©. »Biographie CHARLES PEGUY 1873-1914 via le site de L’AmitiĂ© Charles PĂ©guy. Charles PĂ©guyMichel LeplayDesclĂ©e De Brouwer, Dans cette biographie, Michel Leplay, pasteur, tente de cerner la vĂ©ritĂ© de cet Ă©crivain, philosophe et poĂšte. Trois aspects sont particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©s l’engagement politique de PĂ©guy, notamment sa mystique dreyfusarde et socialiste ; sa conversion religieuse atypique et la polĂ©mique qu’elle allait susciter ; l’homme d’écriture enfin, auteur d’une oeuvre foisonnante et complexe. » Charles PĂ©guyLes Editions du Cerf, A l’occasion du centenaire de la mort de l’homme de lettres, des spĂ©cialistes de C. PĂ©guy 1873-1914 reviennent sur sa vie, sa pensĂ©e et ses engagements.» Charles PĂ©guy biographieMarc Tardieu, Biographie en trois dimensions quotidienne, historique et intĂ©rieure, de cet auteur inclassable, hantĂ© par le spirituel et le socialisme. » Pour aller plus loin
 L’hĂ©ritage de l’Ɠuvre de Charles PĂ©guy est mĂ©connu. Pour faire redĂ©couvrir ses poĂšmes, l’AmitiĂ© Charles PĂ©guy lui ont consacrĂ© un site retraçant sa biographie et son parcours littĂ©raire. Il est Ă©galement possible de consulter des vidĂ©os sur le mĂȘme sujet depuis leur chaĂźne Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă  OrlĂ©ans. Il est le premier et l’unique enfant d’une famille d’artisans modestes. Sa mĂšre et sa grand-mĂšre maternelle sont rempailleuses de chaise ; son pĂšre, ouvrier menuisier, a laissĂ© sa santĂ© sur les barricades de 1870. Il meurt alors que Charles n’a que dix mois. Les deux femmes entre lesquelles grandit le petit garçon s’activent du matin au soir afin de gagner l’argent nĂ©cessaire aux besoins du foyer. » EurĂȘkoi – BibliothĂšque publique d’information.
CharlesPeguy / écrivain, 1873 - 1914 Biographie courte : Charles Pierre Péguy, né le 7 janvier 1873 à Orléans (Loiret) et mort pour la France le 5 septembre 1914 à Villeroy (Seine-et-Marne), est un écrivain, poÚte, essayiste et officier de réserve français. Il est également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin
En 1873, Ă  OrlĂ©ans, la ville dĂ©livrĂ©e du joug anglais par Jeanne d’Arc plus de quatre siĂšcles auparavant, naĂźt Charles PĂ©guy. Sa maison natale se trouvait Faubourg Bourgogne. Cette rue quelque peu sinueuse, c’était tout simplement le chemin de terre que Jeanne d’Arc avait foulĂ© des sabots de son cheval quand, sortant par la Porte-Bourgogne, elle allait donner l’assaut Ă  la bastille de Saint-Loup ». Jeanne d’Arc – Emmanuel FrĂ©miet . Source DĂšs son enfance, la vie de Charles PĂ©guy est empreinte d’une grande dĂ©votion envers Jeanne. En 1892, pendant son service militaire, puis pendant ses Ă©tudes Ă  l’Ecole Normale, il commence Ă  Ă©tudier sa vie. En 1895, il Ă©crit Ă  un ami Je continue Ă  travailler Ă  l’histoire de Jeanne d’Arc, ou plutĂŽt de sa vie intĂ©rieure. ». Et Ă  un autre ami Je me suis rendu compte aussi qu’il Ă©tait dĂ©cidĂ©ment impossible, avec l’histoire telle qu’on est obligĂ© de la faire, de faire l’histoire de cette vie intĂ©rieure. Il m’est venu alors une idĂ©e que j’ai eu l’audace d’accueillir celle d’emprunter au drame, et au vers s’il y a lieu, toutes ses ressources. Je me suis assurĂ© que je ne serais peut-ĂȘtre pas trop mauvais ouvrier ». Lors de sa rentrĂ©e universitaire, en novembre 1895, il prĂ©texte une fatigue aux yeux et obtient de son directeur un congĂ© d’un an pendant lequel il entreprend d’écrire la premiĂšre version du drame Jeanne d’Arc, qu’il achĂšvera en 1897. Il faudra attendre treize ans pour entendre de nouveau PĂ©guy nous parler de Jeanne d’Arc. Mais alors, PĂ©guy sera revenu Ă  la foi chrĂ©tienne et ce sera l’admirable MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910. [1]Les citations de ce paragraphe sont tirĂ©es des notices de Marcel PĂ©guy dans Les Ɠuvres poĂ©tiques complĂštes de Charles PĂ©guy. Un chef de bataille Ă  genoux Jeannette a 13 ans. Âme de priĂšre et solidaire de son peuple assiĂ©gĂ©, elle demande un signe Ă  Dieu. O MaĂźtre, daignez pour une fois exaucer ma priĂšre, que je ne sois pas folle avec les rĂ©voltĂ©s. Pour une fois au moins, exaucez une priĂšre de moi Voici presque un an que je vous prie pour le mont vĂ©nĂ©rable de monsieur saint Michel, qui demeure au pĂ©ril de la mer ocĂ©ane. Exaucez ĂŽ mon Dieu, cette priĂšre-lĂ . En attendant un bon chef de guerre qui chasse l’Anglais hors de toute France, dĂ©livrez les bons chevaliers de monsieur saint Michel mon Dieu je vous en prie une derniĂšre fois. » Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, son amie Hauviette vient annoncer Ă  Jeanne que le Mont Saint Michel est sauvĂ©. Jeannette voit sa priĂšre exaucĂ©e Mon Dieu, vous nous avez cette fois exaucĂ©es ; Vous avez entendu ma priĂšre de folle ; Et ma vie Ă  prĂ©sent ne sera plus faussĂ©e. O mon Dieu, vous m’avez cette fois exaucĂ©e. Vous avez cette fois entendu ma parole ; Vous avez sauvĂ© ceux pour qui j’avais priĂ©. Vous nous avez montrĂ© mieux que par la parole Ce qu’il faut que l’on fasse aprĂšs qu’on a priĂ© Car les bons dĂ©fenseurs de la montagne sainte, AprĂšs avoir priĂ© tous les matins lĂ -bas, Partaient pour la bataille oĂč sans trĂȘve, et sans plainte, Ils restaient tout le jour, capitaine et soldats. VoilĂ  ce qu’il nous faut c’est un chef de bataille Qui fasse le matin sa priĂšre Ă  genoux Comme eux, avant d’aller frapper la bataille Aux Anglais outrageux. Mon Dieu, donnez-le nous. O mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, Vaillant comme un archange et qui sache prier, Pareil aux chevaliers qui sur le Mont naguĂšre Terrassaient les Anglais. Qu’il soit chef de bataille et chef de la priĂšre. Mais qu’il ne sauve pas seulement telle place En laissant aux Anglais le restant du pays Dieu de la France, envoyez-nous un chef qui chasse De toute France les Anglais bien assaillis. Pour une fois encore exaucez ma priĂšre Commencez le salut de ceux que nous aimons ; O mon Dieu ! Donnez-nous enfin le chef de guerre Pareil Ă  celui-lĂ  qui vainquit les dĂ©mons. » Jeanne d’Arc, A Domremy, premiĂšre partie Je dĂ©cide que je vous obĂ©irai 1428, Jeanne a 16 ans. En rĂ©ponse Ă  la demande pressante de ses voix, elle dĂ©cide de partir. Sa dĂ©cision d’obĂ©ir Ă  Dieu prend sa source dans cette attitude de disponibilitĂ© et de confiance du disciple envers son MaĂźtre, de la servante envers son Seigneur. Mon Dieu, Pardonnez-moi d’avoir attendu si longtemps Avant de dĂ©cider ; mais puisque les Anglais Ont dĂ©cidĂ© d’aller Ă  l’assaut d’OrlĂ©ans, Je sens qu’il est grand temps que je dĂ©cide aussi ; Moi, Jeanne, je dĂ©cide que je vous obĂ©irai. Moi, Jeanne, qui suis votre servante, Ă  vous, qui ĂȘtes mon maĂźtre, en ce moment-ci je dĂ©clare que je vous obĂ©irai. Vous m’avez commandĂ© d’aller dans la bataille j’irai. Vous m’avez commandĂ© de sauver la France pour monsieur le dauphin j’y tĂącherai. Je vous promets que je vous obĂ©irai jusqu’au bout Je le veux. Je sais ce que je dis. Quoi qu’il m’arrive Ă  prĂ©sent, je vous promets que je vais commencer et que je vous obĂ©irai jusqu’au bout je l’ai voulu. Je sais ce que j’ai fait. » A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la rudesse et la force qu’il faut Pour entraĂźner les durs soldats et les lancer Comme un flot dĂ©bordant qui s’emporte Ă  l’assaut. A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la douceur et la force qu’il faut Pour calmer les soldats et pour les apaiser Dans leur pleine victoire, ayant fini l’assaut. Mais si, dans la bataille oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible, ou maladroite, ou lĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  mener les soldats ; Et si, dans la victoire oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible Ă  sa deuxiĂšme tĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  calmer les soldats ; Si je travaille mal en bataille ou victoire, Et si l’Ɠuvre est mal faite oĂč j’ai voulu servir, O mon Dieu, pardonnez Ă  la pauvre servante. » Pour Jeanne, sa mission est simple. Elle l’explique Ă  son oncle Ă  qui elle demande de la conduire au messire de Baudricourt qui pourra lui fournir l’escorte dont elle a besoin pour aller trouver le roi Mon oncle, ça n’est pas difficile Ă  comprendre Le royaume de France n’appartient Ă  personne qu’à Dieu ; mais Dieu ne veut pas le gouverner lui-mĂȘme il veut seulement le surveiller ; c’est pour cela qu’il en a donnĂ© le gouvernement Ă  ses serviteurs les rois de France ; depuis que le bon roi Charles est mort, c’est Ă  son garçon, monsieur le dauphin, que revient la France pour la gouverner ; les Anglais veulent s’en emparer quand mĂȘme ; le bon Dieu ne veut pas les laisser faire ; et c’est pour les en empĂȘcher qu’il veut que j’aille Ă  monsieur le dauphin. C’est bien simple. » Jeanne d’Arc, A Domremy, deuxiĂšme partie Photo Source Jeanne Ă©mue de compassion, Il faut sauver son Ăąme! » Jeanne combat pour le salut de son pays. Plus encore, elle intercĂšde pour le salut des Ăąmes. RĂ©sonne alors l’aspiration profonde du cƓur de PĂ©guy Il faut se sauver ensemble. Il faut arriver ensemble chez le bon Dieu » Hauviette Ă  Jeannette dans Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc Devant un prisonnier anglais, mort Madame Jeanne le regardait mort. Elle avait de grosses larmes dans les yeux. Tout Ă  coup elle a sursautĂ© – Mais il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » Il Ă©tait mort si vite qu’on n’avait pas eu le temps d’y penser. – Voyons ! vite ! quelqu’un ! qu’on lui donne l’absolution ! » Il y avait justement lĂ  un Franciscain, frĂšre Jean Vincent, qui revenait de se battre. Il avait mis une cuirasse par-dessus sa robe. Il s’est approchĂ© Madame Jeanne, moi, je veux bien, lui donner l’absolution, seulement il est mort. » – Ça ne fait rien ! ça ne fait rien ! allez ! allez toujours ! il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » FrĂšre Jean Vincent lui a donnĂ© l’absolution, mais je ne sais pas si ça compte, l’absolution donnĂ©e dans ces conditions-là
 » 
 Dites bien Ă  tous vos amis qu’on n’aille jamais plus Ă  la bataille avant de s’ĂȘtre bien confessĂ©s. Dites-leur aussi qu’on veille Ă  donner Ă  temps l’absolution aux blessĂ©s. » PriĂšre de Jeanne Ă  la bataille Puisqu’il faut, ĂŽ mon Dieu, qu’on fasse la bataille, Nous vous prions pour ceux qui seront morts demain Mon Dieu sauvez leur Ăąme et donnez-leur Ă  tous, Donnez-leur le repos de la paix Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Les Batailles, premiĂšre partie Dans sa passion mĂȘme est rĂ©vĂ©lĂ©e sa compassion, son souci des Ăąmes. » Le 30 mai 1431, jour de son exĂ©cution, PĂ©guy met dans la bouche de Jeanne cette ultime priĂšre O mon Dieu, Puisqu’il faut qu’à prĂ©sent Rouen soit ma maison, Ă©coutez bien ma priĂšre Je vous prie de vouloir bien accepter cette priĂšre comme Ă©tant vraiment ma priĂšre de moi, parce que tout Ă  l’heure je ne suis pas tout Ă  fait sĂ»re de ce que je ferai quand je serai dans la rue,
 et sur la place, et de ce que je dirai. Pardonnez-moi, pardonnez-nous Ă  tous tout le mal que j’ai fait, en vous servant. Mais je sais bien que j’ai bien fait de vous servir. Nous avons bien fait de vous servir ainsi. Mes voix ne m’avaient pas trompĂ©e. Pourtant, mon Dieu, tĂąchez donc de nous sauver tous, mon Dieu. JĂ©sus, sauvez-nous tous Ă  la vie Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Rouen, deuxiĂšme partie Voussavez ce que c’est que la vie ou la mort, Et vous savez ainsi dans quel secret du sort Se coud et se dĂ©coud la ruse du traqueur. Et vous savez ainsi sur quel accent du chƓur Se noue et se dĂ©noue un accompagnement, Et ce qu’il faut d’espace et de dĂ©boisement Pour laisser dĂ©bouler la meute du piqueur. Et vous savez ainsi dans quel recreux du port Se prĂ©pare et s’achĂšve un
Un des mes clients est dĂ©cĂ©dĂ© d'une grave maladie, je ne le connaissais pas beaucoup. Mais ce matin j'ai retrouvĂ© sur mon bureau dĂ©posĂ© par mon boss un mĂ©morial parlant et racontant cette personne. Sur ce mĂ©morial j'ai trouvĂ© un texte du poĂšte français Charles PĂ©guy, ce texte m'a rĂ©ellement Ă©mu. C'est pour celĂ  que je le fais partager sur ce modeste blog. C'est dans ces moments lĂ  qu'il faut se dire qu'on a de la chance de vivre et d'ĂȘtre encore lĂ . Bien souvent on se complique l'existence alors qu'il faudrait simplement accepter de la vivre avec simplicitĂ©. Certains s'expriment en disant "ce n'est pas la vie que j'aurais voulu avoir", mais c'est simplement celle que la vie a choisi pour toi. On envie toujours son prochain moi mĂȘme je suis de ceux lĂ , mais pourquoi ne pas s'envier nous mĂȘme. Nous avons tout pour ĂȘtre heureux sur cette belle bleue et pourtant..... ce n'est que le contraire. Texte de Charles PĂ©guy La mort n'est rien La mort n'est rien, Je suis seulement passĂ©e dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© Je suis moi vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisais rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ©e. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de votre vue. Je vous attends. Je ne suis pas loin, je suis juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Vous voyez tout est bien. Charles PĂ©guy Posted on Thursday, 22 February 2007 at 937 AMEdited on Thursday, 22 February 2007 at 959 AM

BertrandConstant vous parle de son seul en scĂšne « PĂ©guy, le visionnaire » sur Radio Enghien IDFM 98, au micro d’HĂ©lĂšne KERKENI. La premiĂšre piĂšce biographique sur Charles PĂ©guy, actuellement Ă  l’affiche du Théùtre de la Contrescarpe 75005 PARIS. Seul en scĂšne Ă©ligible aux MOLIÈRES 2020.

Un poĂšme d'actualitĂ©.....Version longue car elle est relativement confidentielle. Étoile de la mer voici la lourde nappeEt la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©sEt la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s,Voici votre regard sur cette immense chape Et voici votre voix sur cette lourde plaineEt nos amis absents et nos cƓurs dĂ©peuplĂ©s,Voici le long de nous nos poings dĂ©sassemblĂ©sEt notre lassitude et notre force pleine. Étoile du matin, inaccessible reine,Voici que nous marchons vers votre illustre cour,Et voici le plateau de notre pauvre amour,Et voici l’ocĂ©an de notre immense peine. Un sanglot rĂŽde et court par-delĂ  l’ peine quelques toits font comme un vieux clocher retombe une sorte d’ Ă©glise semble une basse maison. Ainsi nous naviguons vers votre loin en loin surnage un chapelet de meules,Rondes comme des tours, opulentes et seulesComme un rang de chĂąteaux sur la barque amirale. Deux mille ans de labeur ont fait de cette terreUn rĂ©servoir sans fin pour les Ăąges ans de votre grĂące on fait de ces travauxUn reposoir sans fin pour l’ñme solitaire. Vous nous voyez marcher sur cette route droite,Tout poudreux, tout crottĂ©s, la pluie entre les ce large Ă©ventail ouvert Ă  tous les ventsLa route nationale est notre porte Ă©troite. Nous allons devant nous, les mains le long des poches,Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours,D’un pas toujours Ă©gal, sans hĂąte ni recours,Des champs les plus prĂ©sents vers les champs les plus proches. Vous nous voyez marcher, nous sommes la n’avançons jamais que d’un pas Ă  la vingt siĂšcles de peuple et vingt siĂšcles de rois,Et toute leur sĂ©quelle et toute leur volaille Et leurs chapeaux Ă  plume avec leur valetailleOnt appris ce que c’est que d’ĂȘtre familiers,Et comme on peut marcher, les pieds dans ses souliers,Vers un dernier carrĂ© le soir d’une bataille. Nous sommes nĂ©s pour vous au bord de ce plateau,Dans le recourbement de notre blonde Loire,Et ce fleuve de sable et ce fleuve de gloireN’est lĂ  que pour baiser votre auguste manteau. Nous sommes nĂ©s au bord de ce vaste plateau,Dans l’antique OrlĂ©ans sĂ©vĂšre et sĂ©rieuse,Et la Loire coulante et souvent limoneuseN’est lĂ  que pour laver les pieds de ce coteau. Nous sommes nĂ©s au bord de votre plate BeauceEt nous avons connu dĂšs nos plus jeunes ansLe portail de la ferme et les durs paysansEt l’enclos dans le bourg et la bĂȘche et la fosse. Nous sommes nĂ©s au bord de votre Beauce plateEt nous avons connu dĂšs nos premiers regretsCe que peut receler de dĂ©sespoirs secretsUn soleil qui descend dans un ciel Ă©carlate Et qui se couche au ras d’un sol inĂ©vitableDur comme une justice, Ă©gal comme une barre,Juste comme une loi, fermĂ© comme une mare,Ouvert comme un beau socle et plan comme une table. Un homme de chez nous, de la glĂšbe fĂ©condeA fait jaillir ici d’un seul enlĂšvement,Et d’une seule source et d’un seul portement,Vers votre assomption la flĂšche unique au monde. Tour de David voici votre tour l’épi le plus dur qui soit jamais montĂ©Vers un ciel de clĂ©mence et de sĂ©rĂ©nitĂ©,Et le plus beau fleuron dedans votre couronne. Un homme de chez nous a fait ici jaillir,Depuis le ras du sol jusqu’au pied de la croix,Plus haut que tous les saints, plus haut que tous les rois,La flĂšche irrĂ©prochable et qui ne peut faillir. C’est la gerbe et le blĂ© qui ne pĂ©rira point,Qui ne fanera point au soleil de septembre,Qui ne gĂšlera point aux rigueurs de dĂ©cembre,C’est votre serviteur et c’est votre tĂ©moin. C’est la tige et le blĂ© qui ne pourrira pas,Qui ne flĂ©trira point aux ardeurs de l’étĂ©,Qui ne moisira point dans un hiver gĂątĂ©,Qui ne transira point dans le commun trĂ©pas. C’est la pierre sans tache et la pierre sans faute,La plus haute oraison qu’on ait jamais portĂ©e,La plus droite raison qu’on ait jamais jetĂ©e,Et vers un ciel sans bord la ligne la plus haute. Celle qui ne mourra le jour d’aucunes morts,Le gage et le portrait de nos arrachements,L’image et le tracĂ© de nos redressements,La laine et le fuseau des plus modestes sorts. Nous arrivons vers vous du lointain avons pour trois jours quittĂ© notre boutique,Et l’archĂ©ologie avec la sĂ©mantique,Et la maigre Sorbonne et ses pauvres petits. D’autres viendront vers vous du lointain avons pour trois jours laissĂ© notre nĂ©goce,Et la rumeur gĂ©ante et la ville colosse, D’autres viendront vers vous du lointain CambrĂ©sis. Nous arrivons vers vous de Paris lĂ  que nous avons notre gouvernement,Et notre temps perdu dans le lanternement,Et notre libertĂ© dĂ©cevante et totale. Nous arrivons vers vous de l’autre Notre-Dame,De celle qui s’élĂšve au cƓur de la citĂ©,Dans sa royale robe et dans sa majestĂ©,Dans sa magnificence et sa justesse d’ñme. Comme vous commandez un ocĂ©an d’épis,LĂ -bas vous commandez un ocĂ©an de tĂȘtes,Et la moisson des deuils et la moisson des fĂȘtesSe couche chaque soir devant votre parvis. Nous arrivons vers vous du noble un commencement de Beauce Ă  notre usage,Des fermes et des champs taillĂ©s Ă  votre image,Mais coupĂ©s plus souvent par des rideaux de bois, Et coupĂ©s plus souvent par de creuses vallĂ©esPour l’Yvette et la BiĂšvre et leurs accroissements,Et leurs savants dĂ©tours et leurs dĂ©gagements,Et par les beaux chĂąteaux et les longues allĂ©es. D’autres viendront vers vous du noble Vermandois,Et des vallonnements de bouleaux et de viendront vers vous des palais et des du pays picard et du vert VendĂŽmois. Mais c’est toujours la France, ou petite ou plus grande,Le pays des beaux blĂ©s et des encadrements,Le pays de la grappe et des ruissellements,Le pays de genĂȘts, de bruyĂšre, de lande. Nous arrivons vers vous du lointain PalaiseauEt des faubourgs d’Orsay par Gometz-le-ChĂątel,Autrement dit Saint-Clair ; ce n’est pas un castel ;C’est un village au bord d’une route en biseau. Nous avons dĂ©bouchĂ©, montant de ce coteau,Sur le ras de la plaine et sur Gometz-la-VilleAu-dessus de Saint-Clair ; ce n’est pas une ville ;C’est un village au bord d’une route en plateau. Nous avons descendu la cĂŽte de avons rencontrĂ© trois ou quatre nous ont regardĂ©, non sans quelques alarmes,Consulter les poteaux aux coins des carrefours. Nous avons pu coucher dans le calme un gros bourg trĂšs riche et qui sent sa nous avons longĂ©, regardĂ©s comme un prince,Les fossĂ©s du chĂąteau coupĂ©s comme un redan. Dans la maison amie, hĂŽtesse et fraternelleOn nous a fait coucher dans le lit du ans de souvenirs Ă©taient notre pain nous fut coupĂ© d’une main maternelle. Toute notre jeunesse Ă©tait lĂ  prononça pour nous le siĂšcles d’honneur et de fidĂ©litĂ©Faisaient des draps du lit une couche Ă©ternelle. Nous avons fait semblant d’ĂȘtre un gai pĂšlerinEt mĂȘme un bon vivant et d’aimer les voyages,Et d’avoir parcouru cent trente-et-un bailliages,Et d’ĂȘtre accoutumĂ©s d’ĂȘtre sur le chemin. La clartĂ© de la lampe Ă©blouissait la nous fit visiter le jardin donnait sur la treille et sur un beau fut le premier gĂźte et la tĂȘte d’étape. Le jardin Ă©tait clos dans un coude de l’ la droite il donnait sur un mur bocagerSurmontĂ© de rameaux et d’un arceau face un marĂ©chal, et l’enclume, et la forge. Nous nous sommes levĂ©s ce matin devant l’ nous sommes quittĂ©s aprĂšs les beaux temps s’annonçait bien. On nous a dit tant nous a fait goĂ»ter de quelque bƓuf en daube, Puisqu’il est entendu que le bon pĂšlerinEst celui qui boit ferme et tient sa place Ă  table,Et qu’il n’a pas besoin de faire le comptable,Et que c’est bien assez de se lever matin. Le jour Ă©tait en route et le soleil montaitQuand nous avons passĂ© Sainte-Mesme et les avancions dĂ©jĂ  comme deux bons la gauche et la droite Ă©tait ce qui comptait. Nous sommes remontĂ©s par le GuĂ© de est fait dĂ©sormais de nos atermoiements,Et de l’iniquitĂ© des dĂ©nivellements Voici la juste plaine et le secret effroi De nous trouver tout seuls et voici le charroiEt la roue et les bƓufs et le joug et la grange,Et la poussiĂšre Ă©gale et l’équitable fangeEt la dĂ©tresse Ă©gale et l’égal dĂ©sarroi. Nous voici parvenus sur la haute terrasseOĂč rien ne cache plus l’homme de devant Dieu,OĂč nul dĂ©guisement ni du temps ni du lieuNe pourra nous sauver, Seigneur, de votre chasse. Voici la gerbe immense et l’immense liasse,Et le grain sous la meule et nos Ă©crasements,Et la grĂȘle javelle et nos renoncements,Et l’immense horizon que le regard embrasse. Et notre indignitĂ© cette immuable masse,Et notre basse peur en un pareil moment,Et la juste terreur et le secret tourmentDe nous trouver tout seuls par devant votre face. Mais voici que c’est vous, reine de majestĂ©,Comment avons-nous pu nous laisser dĂ©cevoir,Et marcher devant vous sans vous serons donc toujours ce peuple inconcertĂ©. Ce pays est plus ras que la plus rase peine un creux du sol, Ă  peine un lĂ©ger la table du juge et le fait accompli,Et l’arrĂȘt sans appel et l’ordre inĂ©luctable. Et c’est le prononcĂ© du texte insurmontable,Et la mesure comble et c’est le sort empli,Et c’est la vie Ă©tale et l’homme enseveli,Et c’est le hĂ©raut d’arme et le sceau redoutable. Mais vous apparaissez, reine pointe lĂ -bas dans le moutonnementDes moissons et des bois et dans le flottementDe l’extrĂȘme horizon ce n’est point une yeuse, Ni le profil connu d’un arbre dĂ©jĂ  plus distante, et plus basse, et plus haute,Ferme comme un espoir sur la derniĂšre cĂŽte,Sur le dernier coteau la flĂšche inimitable. D’ici vers vous, ĂŽ reine, il n’est plus que la nous regarde, on en a bien fait d’ avez votre gloire et nous avons les l’avons entamĂ©e, on la mangera toute. Nous savons ce que c’est qu’un tronçon qui s’ajouteAu tronçon dĂ©jĂ  fait et ce qu’un kilomĂštreDemande de jarret et ce qu’il faut en mettre Nous passerons ce soir par le pont et la voĂ»te Et ce fossĂ© profond qui cerne le marchons dans le vent coupĂ©s par les ici la contrĂ©e imprenable en photos,La route nue et grave allant de part en part. Nous avons eu bon vent de partir dĂšs le coucherons ce soir Ă  deux pas de chez vous,Dans cette vieille auberge oĂč pour quarante sousNous dormirons tout prĂšs de votre illustre tour. Nous serons si fourbus que nous regarderons,Assis sur une chaise auprĂšs de la fenĂȘtre,Dans un Ă©crasement du corps et de tout l’ĂȘtre,Avec des yeux battus, presque avec des yeux ronds, Et les sourcils haussĂ©s jusque dedans nos fronts,L’angle une fois trouvĂ© par un seul homme au monde,Et l’unique montĂ©e ascendante et profonde,Et nous serons recrus et nous contemplerons. Voici l’axe et la ligne et la gĂ©ante la dure pente et le l’exactitude et le la sĂ©vĂšre larme, ĂŽ reine de douleur. Voici la nuditĂ©, le reste est le vĂȘtement, tout le reste est la puretĂ©, tout le reste est la pauvretĂ©, le reste est ornement. Voici la seule force et le reste est l’arĂȘte unique et le reste est la seule noblesse et le reste est la seule grandeur et le reste est bassesse. Voici la seule foi qui ne soit point le seul Ă©lan qui sache un peu le seul instant qui vaille de le seul propos qui s’achĂšve et qui dure. Voici le monument, tout le reste est voici notre amour et notre notre port de tĂȘte et notre le rien de dentelle et l’exacte moulure. Voici le beau serment, le reste est l’unique prix de nos arrachements,Le salaire payĂ© de nos la vĂ©ritĂ©, le reste est imposture. Voici le firmament, le reste est vers le tribunal voici l’ vers le paradis voici l’ la feuille de pierre et l’exacte nervure. Nous resterons clouĂ©s sur la chaise de nous n’entendrons pas et nous ne verrons pasLe tumulte des voix, le tumulte des pas,Et dans la salle en bas l’innocente ripaille. Ni les rouliers venus pour le jour du la feinte colĂšre et l’éclat des jurons Car nous contemplerons et nous mĂ©diteronsD’un seul embrassement la flĂšche sans pĂ©chĂ©. Nous ne sentirons pas ni nos faces raidies,Ni la faim ni la soif ni nos renoncements,Ni nos raides genoux ni nos raisonnements,Ni dans nos pantalons nos jambes engourdies. Perdus dans cette chambre et parmi tant d’hĂŽtels,Nous ne descendrons pas Ă  l’heure du repas,Et nous n’entendrons pas et nous ne verrons pasLa ville prosternĂ©e au pied de vos autels. Et quand se lĂšvera le soleil de demain,Nous nous rĂ©veillerons dans une aube lustrale,À l’ombre des deux bras de votre cathĂ©drale,Heureux et malheureux et perclus du chemin. Nous venons vous prier pour ce pauvre garçonQui mourut comme un sot au cours de cette annĂ©e,Presque dans la semaine et devers la journĂ©eOĂč votre fils naquit dans la paille et le son. Ô Vierge, il n’était pas le pire du n’avait qu’un dĂ©faut dans sa jeune la mort qui nous piste et nous suit Ă  la traceA passĂ© par ce trou qu’il s’est fait dans la peau. Il Ă©tait nĂ© vers nous dans notre commençait la route oĂč nous gagnait tous les jours tout ce que nous pourtant c’était lui que tu te destinais, Ô mort qui fus vaincue en un premier avait mis ses pas dans nos mĂȘmes le seul manquement d’une seule des craintesLaissa passer la mort par un chemin nouveau. Le voici maintenant dedans votre ĂȘtes reine et mĂšre et saurez le un ĂȘtre pur. Vous le ferez rentrerDans votre patronage et dans votre indulgence. Ô reine qui lisez dans le secret du cƓur,Vous savez ce que c’est que la vie ou la mort,Et vous savez ainsi dans quel secret du sortSe coud et se dĂ©coud la ruse du traqueur. Et vous savez ainsi sur quel accent du chƓurSe noue et se dĂ©noue un accompagnement,Et ce qu’il faut d’espace et de dĂ©boisementPour laisser dĂ©bouler la meute du piqueur. Et vous savez ainsi dans quel recreux du portSe prĂ©pare et s’achĂšve un noble enlĂšvement,Et par quel jeu d’adresse et de gouvernementSe dĂ©robe ou se fixe un illustre support. Et vous savez ainsi sur quel tranchant du glaiveSe joue et se dĂ©joue un Ă©pouvantement,Et par quel coup de pouce et quel balancementL’un des plateaux descend pour que l’autre s’élĂšve. Et ce que peut coĂ»ter la lĂšvre du moqueur,Et ce qu’il faut de force et de recroisementPour faire par le coup d’un seul retournementD’un vaincu malheureux un malheureux vainqueur. MĂšre le voici donc, il Ă©tait notre race,Et vingt ans aprĂšs nous notre recevez-le dans votre la mort a passĂ©, passera bien la grĂące. Nous, nous retournerons par ce mĂȘme sera de nouveau la terre sans cachette,Le chĂąteau sans un coin et sans une oubliette,Et ce sol mieux gravĂ© qu’un parfait parchemin. Et nunc et in hora, nous vous prions pour nousQui sommes plus grands sots que ce pauvre gamin,Et sans doute moins purs et moins dans votre main,Et moins acheminĂ©s vers vos sacrĂ©s genoux. Quand nous aurons jouĂ© nos derniers personnages,Quand nous aurons posĂ© la cape et le manteau,Quand nous aurons jetĂ© le masque et le couteau,Veuillez vous rappeler nos longs pĂšlerinages. Quand nous retournerons en cette froide terre,Ainsi qu’il fut prescrit pour le premier Adam,Reine de Saint-ChĂ©ron, Saint-Arnould et Dourdan,Veuillez vous rappeler ce chemin solitaire. Quand on nous aura mis dans une Ă©troite fosse,Quand on aura sur nous dit l’absoute et la messe,Veuillez vous rappeler, reine de la promesse,Le long cheminement que nous faisons en Beauce. Quand nous aurons quittĂ© ce sac et cette corde,Quand nous aurons tremblĂ© nos derniers tremblements,Quand nous aurons raclĂ© nos derniers raclements,Veuillez vous rappelez votre misĂ©ricorde. Nous ne demandons rien, refuge du pĂ©cheur,Que la derniĂšre place en votre Purgatoire,Pour pleurer longuement notre tragique histoire,Et contempler de loin votre jeune PĂ©guyQuoi, vous ne connaissez pas cette actualitĂ©! Alors rendez-vous ici! Lamort, l’amour, la vie. J’ai cru pouvoir briser la profondeur de l’immensitĂ©. Par mon chagrin tout nu sans contact sans Ă©cho. Je me suis Ă©tendu dans ma prison aux portes vierges. Comme un mort raisonnable qui a su mourir. Un mort non couronnĂ© sinon de son nĂ©ant. Je me suis Ă©tendu sur les vagues absurdes. Vu sur mai la mort n'est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. je suis moi, vous ĂȘtes vous. ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Vu sur mes anges ! voici un joli poĂšme que j'ai trouvĂ© en me baladant sur le net l'auteur l'a Ă©crit de son vivant, et je souhaitais vous le faire Vu sur charles pĂ©guy dĂ©couvrez citations de charles pĂ©guy parmi ses citations extraites de poĂšmes, de livres, ouvrages et sur et tele chargez gratuitement toute la poĂ©sie française du Ăšme sur mn. source poĂ©sies, charles pĂ©guy dit par pierre vaneck », enregistrement sonore reproduit avec l'aimable autorisation de l'Ă©diteur la Vu sur "la mort n'est rien" n'est pas de pĂ©guy ! la plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par charles pĂ©guy, ce qui n'est pas le cas. . chaque minute est un obstacle Ă  franchir, ce poĂšme m'apaise mais nous ne Vu sur en prose, , charles pĂ©guy, Ă©d. gallimard, coll. bibliothĂšque de la plĂ©iade, , p. , note conjointe sur m. descartes et la philosophie Vu sur la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ© ". je ne vous ai pas quittĂ©s. je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©. je suis moi, vous ĂȘtes vous. ce que nous Ă©tions Vu sur des poĂ©mes, de charles pĂ©guy. poĂ©sie française retrouvez toutes les bibliographie, de charles sur filmĂ©. charles pĂ©guy le fil n'est pas coupĂ©. paula aldana lĂłpez. loading unsubscribe from paula Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalitĂ©s relatives aux mĂ©dias sociaux et d'analyser notre trafic. 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Lamort nest rien Auteur : Charles Péguy La mort nest rien Je suis simplement passé dans la piÚce à cÎté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions lun pour lautre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu ma toujours donné. Parle-moi comme tu las toujours fait. Nemploie pas de ton différent. Ne prends pas un air solennel ou

Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles PĂ©guy, lieutenant au 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie, mortellement touchĂ© d’une balle en plein front prĂšs de Villeroy Seine-et-Marne. Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier Ă  son Ɠuvre, scellĂ©e, par le sang versĂ©, aux citĂ©s charnelles qu’il sut si bien chanter Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, [
] couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu [
] Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s » 1. Une guerre qui faucha aussi deux semaines plus tard son fidĂšle ami qui l’avait accompagnĂ© sur les routes de Chartres, l’écrivain Henri Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes. Maurice BarrĂšs a admirablement bien rĂ©sumĂ© le sens de la mort de PĂ©guy ll est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre » 2. Tout a Ă©tĂ© dit sur PĂ©guy dont la figure ne cesse d’intriguer hommes politiques et historiens des idĂ©es, qui s’évertuent sans succĂšs Ă  le classifier arbitrairement selon les schĂ©mas de pensĂ©e de l’idĂ©ologie dominante. Celle-ci voudrait empĂȘcher qu’un socialiste dreyfusard d’origine modeste soit devenu sans renoncer Ă  lui-mĂȘme, un poĂšte mystique, un chantre de l’enracinement patriotique et un pĂšlerin de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. Or, Charles PĂ©guy fĂ»t tout cela Ă  la fois, n’en dĂ©plaise Ă  Bernard-Henri Levy, qui voulut en faire, dans une paranoĂŻa dĂ©lirante, le prĂ©curseur d’un fascisme Ă  la Française 3. Inclassable PĂ©guy dont la pensĂ©e est constamment guidĂ©e par un mĂȘme fil conducteur, une quĂȘte inlassable et insatiable de vĂ©ritĂ©. En crĂ©ant Les Cahiers de la Quinzaine, en 1900, il assigne Ă  sa nouvelle revue l’ambition de dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste ». C’est au nom de la fidĂ©litĂ© Ă  cette mĂȘme vĂ©ritĂ© qu’il se sĂ©parera de son ami JaurĂšs et critiquera le parlementarisme bon teint de la RĂ©publique radicale, dĂ©plorant le dĂ©voiement de l’idĂ©al de justice qui prĂ©valait encore au dĂ©but de l’affaire Dreyfus La mystique rĂ©publicaine, c’était quand on mourait pour la RĂ©publique, la politique rĂ©publicaine, c’est Ă  prĂ©sent qu’on en vit » 4. Paroles que tout homme politique devrait mĂ©diter aujourd’hui
 NĂ© en 1873 dans une famille modeste sa mĂšre est rempailleuse de chaises et son pĂšre, menuisier, meurt d’un cancer quelques mois aprĂšs sa naissance, Charles garde de son enfance le goĂ»t d’une certaine ascĂšse ainsi que l’amour du travail bien fait portĂ© jusqu’à sa perfection. Nous avons connu des ouvriers qui le matin ne pensaient qu’à travailler. Ils se levaient le matin – et Ă  quelle heure ! – et ils chantaient Ă  l’idĂ©e qu’ils partaient travailler. [
] Travailler Ă©tait leur joie mĂȘme, et la racine profonde de leur ĂȘtre. Il y avait un honneur incroyable du travail [
] Nous avons connu cette piĂ©tĂ© de l’ouvrage bien fait, poussĂ©e, maintenue, jusqu’à ses plus extrĂȘmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du mĂȘme esprit et du mĂȘme cƓur, et de la mĂȘme main, que ce mĂȘme peuple avait taillĂ© des cathĂ©drales » 5. Le travail revĂȘt mĂȘme une dimension spirituelle chez les ouvriers et artisans Tout Ă©tait une Ă©lĂ©vation intĂ©rieure, et une priĂšre, toute la journĂ©e [
] Leur travail Ă©tait une priĂšre. Et l’atelier, un oratoire » 6. Vient ensuite la rĂ©vĂ©lation de l’école avec l’influence dĂ©terminante d’un personnage auquel PĂ©guy rendra plus tard un Ă©mouvant hommage ThĂ©ophile Naudy. Directeur de l’école normale d’instituteurs d’OrlĂ©ans, cet inspecteur en retraite avait remarquĂ© les qualitĂ©s de l’élĂšve dĂšs le primaire et insistĂ© pour lui faire suivre un cursus classique collĂšge, lycĂ©e qui le propulsa jusqu’à l’École normale supĂ©rieure qu’il intĂ©gra, aprĂšs deux Ă©checs, en 1894. C’est avec une Ă©motion teintĂ©e de nostalgie que PĂ©guy dĂ©crit l’idĂ©al de l’école rĂ©publicaine qui lui permit d’accĂ©der Ă  la culture classique Nos jeunes maĂźtres Ă©taient beaux comme des hussards noirs. Sveltes, sĂ©vĂšres, sanglĂ©s. SĂ©rieux et un peu tremblants de leur prĂ©coce, de leur soudaine omnipotence ». Mais, dans les annĂ©es 1900, PĂ©guy sent ce monde basculer vers une mentalitĂ© bassement mercantile, insufflĂ©e selon lui par la bourgeoisie qui contamine l’esprit du peuple et le discours socialiste. Comme le souligne le professeur Antoine Compagnon, pour PĂ©guy, vers le tournant du siĂšcle, “faire la classe” a cessĂ© d’ĂȘtre une mission pour devenir une obligation professionnelle. Les maĂźtres s’appellent dĂ©sormais des instituteurs, et sur le modĂšle des ouvriers, rĂ©clament le droit de se syndiquer. Au nom de l’égalitĂ©, ils rechignent Ă  participer aux Ɠuvres d’éducation populaire qui s’ajoutaient Ă  leurs services aprĂšs l’école et sans rĂ©munĂ©ration. Tout travail n’est plus une priĂšre mais mĂ©rite un salaire » 7. C’est la fin de la gratuitĂ© du don. À l’École normale supĂ©rieure, PĂ©guy est l’élĂšve de Romain Rolland et d’Henri Bergson, il subit l’influence du bibliothĂ©caire socialiste Lucien Herr et devient fascinĂ© par la figure de Jean JaurĂšs. C’est l’époque du socialisme qui n’a jamais revĂȘtu chez lui un caractĂšre marxiste ni procĂ©dĂ© d’une lutte des classes 8, mais ressemble plutĂŽt Ă  un vaste de mouvement de fraternitĂ© universelle, donnant Ă  chacun la possibilitĂ© de dĂ©ployer toutes ses potentialitĂ©s sans un quelconque Ă©galitarisme niveleur, ce qu’on appellerait aujourd’hui l’égalitĂ© des chances. ImprĂ©gnĂ© d’une pensĂ©e philosĂ©mite, PĂ©guy se dit le commensal des Juifs », c’est-Ă -dire celui qui mange Ă  leur table. Entretenant une relation spirituelle avec le mystĂšre d’IsraĂ«l, c’est tout naturellement qu’il est amenĂ© Ă  prendre, au nom de la justice, la dĂ©fense du capitaine Dreyfus. Pour autant, il se dĂ©tache trĂšs vite du milieu dreyfusard qu’il accuse d’ĂȘtre plus prĂ©occupĂ© de tirer les dividendes politiques de l’Affaire que de dĂ©fendre l’innocence de l’infortunĂ© condamnĂ© de l’üle du Diable. La rupture est complĂšte dans Notre jeunesse 1910 oĂč il s’en prend de maniĂšre virulente Ă  Daniel HalĂ©vy, son ancien compagnon de combat, puis dans L’Argent 1913 oĂč il qualifie JaurĂšs de traĂźtre » Ă  la cause du dreyfusisme et de misĂ©rable loque », en le prĂ©sentant comme l’homme qui reprĂ©sente en France la politique impĂ©riale allemande » 9. Car s’il est un autre trait qui caractĂ©rise PĂ©guy, c’est son patriotisme. Loin d’ĂȘtre une abstraction ou une idĂ©ologie, il procĂšde avant tout de l’étroite imbrication des intĂ©rĂȘts spirituels et de leur enracinement dans la vie d’une nation Car le spirituel est lui-mĂȘme charnel. Et l’arbre de la grĂące est racinĂ© profond. Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond » 10. PĂ©guy n’est pas nationaliste car pour lui, la nation ne constitue pas l’horizon indĂ©passable de l’homme La patrie n’achĂšve pas l’homme elle le forme et le protĂšge des destins qui la dĂ©passent » rĂ©sume Daniel HalĂ©vy en Ă©voquant la pensĂ©e de celui dont il fut le principal collaborateur 11 Et PĂ©guy lui-mĂȘme de prĂ©ciser le sens de son patriotisme Je ne veux pas que l’autre soit le mĂȘme, je veux que l’autre soit autre. C’est Ă  Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin » 12, dĂ©nonçant ainsi la nĂ©gation des identitĂ©s au prĂ©texte d’un universalisme mal compris. C’est d’ailleurs dans la figure de Jeanne d’Arc que culmine son amour de la patrie. Amour qu’il dĂ©cline depuis 1908 sous un autre mode J’ai retrouvĂ© ma foi. Je suis catholique », confie-t-il Ă  ce moment-lĂ  Ă  son ami Joseph Lotte. Il ne s’agit pas pour lui d’une conversion mais d’un aboutissement de sa quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Sa foi, dĂšs lors, Ă©clate dans une magnifique trilogie oĂč il mĂ©dite les grands mystĂšres chrĂ©tiens et particuliĂšrement les vertus thĂ©ologales Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910, Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1911, et Le mystĂšre des Saints Innocents 1912. Foi qui le conduira devant des difficultĂ©s familiales maladie d’un fils, tentation de l’adultĂšre Ă  effectuer, Ă  deux reprises, un pĂšlerinage de Paris Ă  Chartres, oĂč parcourant 144 km en trois jours, il prie au rythme des alexandrins qu’il compose Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s / Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s / Voici votre regard sur cette immense chape » 13. Au final, la pensĂ©e de PĂ©guy, indissociable du personnage tellement il a voulu la vivre profondĂ©ment, demeure une boussole pour notre temps – PĂ©guy s’attache aux continuitĂ©s de notre histoire il est celui qui voit dans la mĂ©ritocratie rĂ©publicaine la poursuite de l’Ɠuvre monarchique, lĂ  oĂč beaucoup d’idĂ©ologues s’efforcent d’y dresser une antinomie, – PĂ©guy veut rĂ©concilier patrons et ouvriers autour de l’amour du travail bien fait et le sens de la gratuitĂ©, qui fait si cruellement dĂ©faut aujourd’hui, oĂč l’esprit de chicane et de revendication atteint son paroxysme, – PĂ©guy conçoit la patrie comme l’enracinement des valeurs spirituelles dans une terre charnelle et lui accorde un amour de prĂ©fĂ©rence sans pour autant lui confĂ©rer le statut d’idole qui embrasse toutes les dimensions de la personne, – PĂ©guy devine le sens mystĂ©rieux et l’abĂźme insondable de la condition humaine, et dĂ©nonce avec virulence toute prĂ©tention de l’humanisme moderne Ă  vouloir l’infĂ©oder au pouvoir corrupteur de l’argent et au matĂ©rialisme destructeur, ce qui est le cas quand l’économie dicte sa loi au monde politique, – PĂ©guy reste enfin un modĂšle de tĂ©nacitĂ©, de libertĂ© et de courage pour avoir inlassablement recherchĂ© la vĂ©ritĂ©, parfois au prix douloureux de ses amitiĂ©s, et incarnĂ© ses convictions jusqu’au sacrifice suprĂȘme. > Charles Beigbeder est entrepreneur, prĂ©sident de la holding Gravitation et Ă©lu du VIIIe arrondissement de Paris, > BenoĂźt Dumoulin est un jeune professionnel engagĂ© dans la vie politique et associative. Notes 3. L’idĂ©ologie française, 1981. 4. Notre Jeunesse, 1910. 5. L’Argent, 1913. 6. L’Argent, op. cit. 7. PrĂ©sentation de L’Argent par Antoine Compagnon, Ă©dition des Equateurs, 2008. 8. Pour PĂ©guy, la lutte de classe ne revĂȘt aucun sens qui soit socialiste mais procĂšde d’une compĂ©tition, d’une rivalitĂ© et d’une concurrence, qui la rattache aux valeurs de la bourgeoisie. 9. JaurĂšs prĂŽnait alors un rapprochement avec l’Allemagne en 1911-1912, pour contrer l’alliance franco-russe et prĂ©venir un conflit dans les Balkans. 10. Ève, 1913. 11. Daniel HalĂ©vy, Charles PĂ©guy et les Cahiers de la Quinzaine, Payot, 1918. 12. Le mystĂšre de l’enfant prodigue, in ƒuvres poĂ©tiques complĂštes. 13. PrĂ©sentation de la Beauce Ă  Notre-Dame de Chartres, in La tapisserie de Notre-Dame, 1913.
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