Quandla technologie nous rend trop humain Published: March 14, 2021 1.23pm EDT ça déshumanise énormément et rend le travail plus formel ». Nombre de nos échanges avec des managers vont
Le travail mĂȘle la contrainte et la libertĂ©. Ăcrivant Le Capital dans lâAngleterre de la rĂ©volution industrielle, oĂč le labeur de lâouvrier est devenu un service Ă©changĂ© sur un marchĂ©, Karl Marx refuse aussi bien de verser dans la diabolisation que de croire Ă lâillusion de la libertĂ© du travailleur. Il montre que le travail est une idĂ©e qui combine des dimensions mĂ©taphysique, Ă©conomique, et politique. Le travail selon Jacques Ellul Sur le plan philosophique, le travail est une activitĂ© propre Ă lâhomme. Karl Marx analyse tout dâabord cette activitĂ© indĂ©pendamment du systĂšme capitaliste ainsi que des rapports de force qui le caractĂ©risent. Il la pense donc hors des formes sociales quâelle a prises au cours de lâhistoire, tels lâesclavage, le servage, ou le salariat. Dans lâabsolu, le travail est un acte qui modifie la nature en vue dâun but Le travail est dâabord, pose Marx, un procĂšs qui se passe entre lâhomme et la nature, un procĂšs dans lequel lâhomme rĂšgle et contrĂŽle son mĂ©tabolisme avec la nature par la mĂ©diation de sa propre action. Il se prĂ©sente face Ă la matiĂšre naturelle comme une puissance naturelle lui-mĂȘme. [âŠ] Mais en agissant sur la nature extĂ©rieure et en la modifiant par ce mouvement, il modifie aussi sa propre nature » Le Capital. Le philosophe illustre cette dĂ©finition avec la fameuse mĂ©taphore de lâabeille et de lâarchitecte la construction dâune ruche est certes impressionnante, mais lâinsecte nâa pas conçu mentalement son Ćuvre avant de mettre en pratique son idĂ©e. En outre, si ce procĂšs » prĂ©suppose forcĂ©ment un effort, il nâest cependant pas rĂ©ductible Ă une souffrance Ă endurer, comme le conçoit Adam Smith. Pour Marx, lâhomme nâest pas vouĂ© au repos permanent, car il Ă©prouve sa libertĂ© dans le fait de surmonter des obstacles. Le droit Ă la paresse selon Paul Lafargue Marx donne au travail un sens Ă©conomique et politique Sur le plan Ă©conomique, le travail crĂ©e la valeur. Karl Marx lui confĂšre en effet le rĂŽle principal dans le processus productif. En opposition Ă la thĂ©orie Ă©conomique classique, qui distingue trois facteurs de production le capital, le travail, et le progrĂšs technique, il revient Ă lâidĂ©e de la valeur-travail de David Ricardo, selon laquelle la valeur dâeÌchange dâun bien correspond aÌ la quantiteÌ de travail neÌcessaire aÌ sa fabrication. Le capital et le progrĂšs technique ne sont en rĂ©alitĂ© que des moyens de dĂ©cupler la productivitĂ© du troisiĂšme facteur de production. Et pour cause, une machine ne crĂ©e pas de valeur en elle-mĂȘme, ce sont le travail humain incorporĂ© en elle et le travail humain nĂ©cessaire pour la faire fonctionner qui engendrent la richesse. Marx considĂšre ainsi quâil est impropre dâĂ©voquer la valeur du travail », puisque cette activitĂ© est, Ă ses yeux, la source unique de la valeur. Dans le dĂ©tail, toutefois, son raisonnement concerne exclusivement les produits susceptibles dâĂ©change ; il ne sâapplique pas aux biens ou aux services qui, comme la production domestique » la cuisine, le mĂ©nage, etc. ou les biens collectifs, ne peuvent pas ĂȘtre vendus. Ă considĂ©rer deux objets du commerce, le travail fourni pour les produire est bien le seul paramĂštre quâils partagent. Marx affirme donc quâ en tant que valeurs toutes les marchandises ne sont que du travail humain cristallisĂ© » Le Capital. Par consĂ©quent, la valeur dâĂ©change dâune marchandise se mesure en temps de travail humain. La fable des abeilles de Mandeville Sur le plan politique, le travail est un instrument dâaliĂ©nation. AprĂšs lâavoir analysĂ© dans lâabsolu, puis sous le prisme de la thĂ©orie Ă©conomique, Karl Marx en rĂ©vĂšle la fonction dans le cadre de la sociĂ©tĂ© capitaliste. Le travail y est lâinstitution qui permet aux dĂ©tenteurs des moyens de production â les entrepreneurs â dâexploiter ceux qui en sont privĂ©s â les salariĂ©s. LâaliĂ©nation passe tout dâabord par le contrat de travail. Contrairement Ă lâĂ©quilibre imaginĂ© dans la thĂ©orie du marchĂ© libre, le rapport de force entre le patron et lâouvrier est dissymĂ©trique dans la rĂ©alitĂ© Ă©conomique lâun a aux lĂšvres le sourire des gens importants et brĂ»le dâardeur affairiste, dĂ©crit Marx, lâautre est craintif, rĂ©tif comme quelquâun qui a portĂ© sa propre peau au marchĂ©, et qui, maintenant, nâa plus rien Ă attendre⊠que le tannage » Le Capital. LâaliĂ©nation sâapprofondit ensuite dans la rĂ©partition de la richesse. Les capitalistes dĂ©possĂšdent les prolĂ©taires de la valeur créée par leur travail grĂące au concept du profit, qui correspond chez Marx au surtravail » ou plus-value », câest-aÌ-dire la diffeÌrence entre ce que produit lâouvrier et ce qui lui est reÌtrocĂ©dĂ© par lâentreprise. Ils cherchent aÌ accaparer un surtravail maximum, ne laissant au salariĂ© que le minimum neÌcessaire aÌ la reproduction de la force de travail. Or, ce faisant, ils prĂ©parent paradoxalement leur perte, selon Marx, car plus ils accumulent de profit, plus ils acheÌtent des machines et moins ils sont Ă mĂȘme dâexploiter les travailleurs. Les bullshit jobs selon David Graeber
Tandisque dâun cĂŽtĂ© les 35 heures sont rĂ©guliĂšrement remises en question, de lâautre on assiste Ă une mutation de notre mode de travail avec pour objectif de privilĂ©gier la qualitĂ© de vie au travail. Aujourdâhui se pose la question de savoir si travailler plus permet dâĂȘtre plus productif ou sâil est prĂ©fĂ©rable de
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